Diver Down est arrivé comme un bon long cheveux gras sur la soupe pour Van Halen. Les gars du groupe, avec alors quatre albums à succès et autant de tournées décadentes au compteur, aspiraient sérieusement à raccrocher leurs grattes et poser leurs miches décharnées sur un transat pour une durée indéterminée avant de reprendre la route des studios. Mais voilà, avant d’enfiler leurs tongs, les cinq big rockers se paient une dernière petite tranche de fun bien méritée et salutaire – car rien ne va plus entre Eddie et Lee Roth, ce n’est un secret pour personne – en Van Halenisant le mythique Oh Pretty Woman de Roy Orbison. Immortalisée sur galette noire et sortie dans la foulée par un label bien conscient de tenir sous contrat une machine à cash bien rodée, la reprise – franchement réussie il faut dire – est – pas de chance… – un carton. Et c’est reparti pour une bonne dose de pression injectée directement en intraveineuse pour un groupe qui, vanné, tangue déjà dangereusement sur la brèche du split. Warner veut un album, maintenant, pas dans dix ans, et puisque – re-pas de chance… – tout ça est noté noir sur blanc – le contrat paraphé par le groupe stipulant cinq albums en cinq ans – Van Halen est renvoyé fissa en session d’enregistrement. Eddie Van H. et Diamond Dave, vont devoir se supporter encore quelques mois. Le guitariste omnipotent, peut-être dans l’espoir de maintenir le bateau à flot encore quelques temps, lâche un peu la bride créative, en octroyant à son chanteur une marche de manœuvre un poil plus audible quant au choix de la tracklist. De toute façon, le groupe ne croule pas franchement sous l’inspiration. Trop flagada pour réitérer des fulgurances à la Van Halen I, il se contentera de reprendre à sa sauce – bien relevée la sauce, tout de même – cinq classiques, dont un bon vieux Kinks – en souvenir du bon vieux temps? – Where Have All the Good Times Gone!, au message à peine subliminal, et un surprenant jazz rétro – Big Bad Bill (Is Sweet William Now) – qui voit papa Van Halen, clarinette au bec, venir jouer les rock stars d’intérim avec ses rejetons. Tout ça est rondement mené, efficace, mais assez déconcertant – la touche David Lee Roth sans doute – pour ceux qui attendaient un nouveau brûlot bien heavy. Pour ceux là, pas de panique, les claques big rock Hang’em High, Little Guitars, The Full Bug et l’instrumental Cathedral assurent le quota d’adrénaline recommandé pour déclencher de bonnes vieilles crises de air guitar aigües à se disloquer les phalanges.
Masterisé à partir des bandes analogiques originales, le SACD Mobile Fidelity de Diver Down déroutera autant qu’il excitera les secoueurs de boites crâniennes professionnels. Une périlleuse équation de big rock virtuose qui tâche et d’expérimentations crypto pop assez jouissives il faut bien l’avouer.
-★- TRACKLIST -★-
- Where Have All the Good Times Gone!
- Hang ‘Em High
- Cathedral
- Secrets
- Intruder
- (Oh) Pretty Woman
- Dancing in the Street
- Little Guitars (Intro)
- Little Guitars
- Big Bad Bill (Is Sweet William Now)
- The Full Bug
- Happy Trails
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