Train – Drops of Jupiter – SACD

Il n’y a absolument rien de mal à faire écho au rock classique et aux sons pop harmonieux, surtout quand c’est aussi bien fait. Drops of Jupiter, l’album de 2001 de Train, deux fois récompensé aux Grammy Awards, se délecte de mélodies accrocheuses et d’un confort soul emprunté aux méthodes éprouvées des années 70. Les critiques jaloux mis à part, l’approche a trouvé un écho auprès du public, et a offert à Train une omniprésence sur les radios grand public, un statut dont le groupe jouit encore aujourd’hui.

Tiré des bandes originales et strictement limité à 2 000 exemplaires numérotés, le SACD hybride de Mobile Fidelity rapproche les auditeurs de l’instrumentation roots-rock du groupe, et des tonalités suaves de la chanteuse Pat Monahan. Dépourvu de la dureté, de l’étroitesse et de la platitude qui entravaient les éditions précédentes, il respire avec une ouverture et une aération qui confèrent à la musique des qualités translucides. La dynamique et la séparation des instruments sont également améliorées. Autant dire que ce classique moderne n’a jamais aussi bien sonné.

Au fond, le deuxième album du quintette de San Francisco est le reflet de ce qui se passe lorsque les préoccupations liées aux tendances et à la coolitude sont mises de côté et que l’on se concentre sur une musique solide, simple et authentiquement sincère. S’inspirant notamment d’Elton John et de Van Morrison, Train élabore une musique éminemment agréable à écouter, imprégnée de mélodies finement taillées et soutenue par des messages positifs et exaltants. Des touches complémentaires, sous forme de refrains à chanter, de mandolines folkloriques et de synthétiseurs qui remplissent les scènes, donnent aux chansons une profondeur bien ancrée et pleinement réalisée. Immanquablement, les morceaux acoustiques du groupe satisfont et inspirent.

Ce n’est nulle part plus vrai que sur l’envolée de la chanson titre, une ballade orchestrale dirigée par des cordes et un piano qui est restée dans le Top 40 pendant 29 semaines d’affilée, un exploit. Nominée pour cinq Grammy Awards, elle a remporté les prix de la meilleure chanson rock et du meilleur arrangement instrumental accompagnant un ou plusieurs chanteurs. Tout aussi séduisant, attachant et apaisant, le reste de l’album produit par Brendan O’Brien fait preuve de la même cohérence et de la même passion. Le légendaire pianiste Chuck Leavell (Rolling Stones, Allman Brothers Band) et l’arrangeur vétéran d’Elton John, Paul Buckmaster, prêtent également leur concours, contribuant à un ensemble empreint de persuasion hymnique et de grâce élégante.