Santana – Moonflower – 180 g. 33RPM – 2LP

Bien que cela puisse paraître étrange aujourd’hui, Moonflower est resté pendant près de 15 ans le premier et le seul disque live de Santana publié aux États-Unis. Pourtant, près de la moitié de ce double album est constituée de nouvelles chansons studio, dont une reprise explosive du classique des Zombies « She’s Not There », qui s’est hissée dans le Top 30 des ventes de singles. 

Bien que peu conventionnelle, la stratégie du « split » a été couronnée de succès. Moonflower a atteint le Top 10 du Billboard Top 200 et a obtenu le statut de double platine – des prouesses que le groupe n’a pas réussi à réitérer pendant 22 ans. Ces résultats, ainsi que la qualité exceptionnelle du disque lui-même, sont l’une des raisons pour lesquelles les critiques et les fans considèrent toujours cet album de 1977 comme un incontournable de la musique de Santana.

Issu des bandes originales, pressé chez Fidelity Record Pressing en Californie et strictement limité à 3 000 exemplaires numérotés, le coffret double vinyle 33 tours 180g Mobile Fidelity de Moonflower présente le disque dans un son audiophile pour la première fois. Dans le cadre de la série de restauration du catalogue Santana de Mobile Fidelity, cette version collector présente des surfaces silencieuses et des arrière-plans noirs qui exposent les détails essentiels, les tonalités fluides et les interactions dynamiques qui sont au cœur de la musique de Santana. 

Les sonorités améliorées s’étendent non seulement aux prouesses de la six cordes de Carlos Santana, mais aussi aux éléments rythmiques, mélodiques et vocaux qui se retrouvent à la fois en studio et en concert sur l’album Moonflower.  L’accroche et la profondeur des lignes de basse, le souffle de l’orgue, la portée et l’ampleur des voix, l’extension et le poids des basses fréquences, les textures riches des guitares, des percussions et des claviers : tous ces éléments apparaissent au sein d’une scène sonore large et équilibrée et d’une image à la dimension adéquate. 

Fortement ancré dans les styles et les approches qui ont inspiré les trois premiers albums du groupe, Moonflower marque les dernières apparitions de l’emblématique percussionniste Jose « Chepito » Areas et du claviériste Tom Coster sur un album de Santana. Comme il l’a fait pendant les cinq années précédentes, Coster joue ici un rôle important, partageant les crédits de composition sur la majorité des nouveaux morceaux et aidant à orienter les arrangements vers des directions spirituelles mais concises qui englobent des thèmes latins, rock et blues vibrants qui ont commencé à échapper à l’ensemble peu de temps après son départ. 

Fermez les yeux et sentez la chaleur du soleil sur « I’ll Be Waiting », un morceau aux accents R&B, ancré par les frettes glissantes de Carlos Santana et la voix suave de Greg Walker. Entrez dans l’univers cosmique de « Zulu », sur lequel le phrasé agile de Coster ouvre la voie à des rythmes polyrythmiques, des grooves noueux et un funk enchevêtré. Saisissez la pochette de l’album et partez au paradis sur le tout aussi évocateur « Flor d’Luna (Moonflower) », un slow romantique que Carlos Santana mène sur la pointe des pieds jusqu’à sa destination idyllique. Plus tard, le guitariste se lâche sur le percutant « El Morocco », sur lequel il semble se battre avec lui-même et s’enfonce dans le psychédélisme ondulant qui a fait les beaux jours des premiers albums du groupe.

En parlant du passé, Moonflower triomphe également à ce niveau. À plus d’un titre, les sélections live – et le calibre des performances – choisies représentent un aperçu abrégé des meilleurs morceaux du groupe jusqu’à cette date. Et, à tout le moins, un argument convaincant quant aux raisons expliquant que Santana soit devenu l’un des groupes les plus formidables que l’on pouvait espérer voir sur une scène au milieu des années 70. 

Très représentatifs de l’étendue des oeuvres du groupe, les morceaux proviennent du premier album éponyme, d’Abraxas et de Santana III, ainsi que des plus récents Amigos et Festival. Que vous tombiez sous le charme d’une interprétation épicée de « Black Magic Woman/Gypsy Queen », que vous perdiez la tête devant l’élan épique de « Soul Sacrifice/Head, Hands & Feet », ou que vous continuiez à faire tomber le diamant sur la grâce savoureuse de la lecture brillante de « Europa (Earth’s Cry Heaven’s Smile) », ce pressage de Moonflower vous place – ainsi que l’héritage du premier chapitre de Santana – entre de bonnes mains.