Réservez votre exemplaire 😉 L’album MoFi Santana Caravanserai est bientôt disponible ! Prévu pour juillet 2024.

Regorgeant de prestations harmonieuses qui reflètent la définition de son titre – un lieu où les idées, les produits et la culture sont librement échangés – Caravanserai marque le début de l’incursion de Carlos Santana dans le territoire du jazz-fusion qui influencera sa carrière pendant la majeure partie des deux décennies à venir. Inspiré par l’œuvre pionnière de Miles Davis et désireux de découvrir et de développer une paix intérieure dans un univers musical, le guitariste part à la recherche de son équivalent des dimensions spirituelles canalisées par John Coltrane sur A Love Supreme. L’audace est payante : L’album de 1972 du groupe éponyme se classe dans le Top 10, se vend à plus d’un million d’exemplaires et fait de Santana un visionnaire qui refuse de céder au mercantilisme.

Issu des bandes originales analogiques et pressé chez Fidelity Record Pressing, le 33 tours numéroté de Mobile Fidelity en 180g regorge de textures atmosphériques, d’espace tridimensionnel et de microdynamiques révélatrices. Cette réédition audiophile de collection expose la sensation naturelle de la production de Santana et du batteur Mike Shrieve, permettant à la musique d’émerger avec une légèreté rafraîchissante, une présence intime et un équilibre organique. Qu’il s’agisse de la portée cuivrée d’un saxophone, de l’épanouissement d’une basse acoustique, du souffle complexe d’un orgue ou de la note traînante d’un écho, Caravanserai est d’une précision et d’une clarté superbes. Il s’agit d’un album dont le sens et la portée bénéficient énormément de cette proximité, de cette chaleur et de cette tonalité accrues.

Il suffit de penser à la citation du moine-yogi indien Paramahansa Yolanda qui orne la pochette intérieure de l’album : « Le corps se fond dans l’univers. L’univers se fond dans la voix sans son. Le son se fond dans la lumière resplendissante. Et la lumière entre dans le sein de la joie infinie ». Les mots de Yolanda servent de guide : Caravanserai est à la fois cosmique, plein d’espoir, lumineux et festif. Bien qu’ancrées et centrées, ses chansons semblent flotter dans une stratosphère d’un autre monde ; ses passages libérateurs et ses rythmes palpitants ne touchent pas le sol. Les arrangements pointent vers l’avant et vers le ciel, attirant l’attention sur une conscience plus élevée et loin des poursuites terrestres. L’effet est magnifique, exaltant et libérateur.

L’âme et la spiritualité sont omniprésentes dans Caravanserai. Son émotivité profonde et son expressivité sincère sont à la hauteur du jeu le plus personnalisé de la carrière de Santana. Distinct des albums instrumentaux centrés sur des jams exécutés pour le plaisir de la virtuosité, Caravanserai conserve une cohésion et un objectif. Il s’agit avant tout d’un album de chansons liées par la mélodie, le groove et une relative concision. Il sollicite non seulement les oreilles, mais aussi le cœur et l’esprit. Invoquant directement et indirectement des concepts tels que la purification, le nettoyage et le partage, il vous invite à écouter et à vous concentrer avec une attention sans faille.

Dernier album de Santana à inclure le guitariste Neil Schon et l’organiste Greg Rollie pendant plus de quatre décennies, Caravanserai ne montre aucun signe de la discorde qui allait bientôt provoquer la scission du groupe. Fonctionnant comme un collectif unifié avec une mentalité de « tout pour un », le groupe arrive à des intersections où le rock, le latin, le jazz et le funk parlent un langage commun. Santana, Schon, Rollie, le bassiste Douglas Rauch et les autres membres du groupe explorent les possibilités illimitées – et inédites à l’époque – de la fusion sans exploiter la technique, taxer la patience ou partir à la dérive.

S’ouvrant sur le chant des grillons, qui annonce d’emblée la préoccupation de l’album pour la nature et l’existence harmonieuse dans l’univers, Caravanserai fait entrer l’auditeur dans un monde qui ne ressemble à aucun autre disque. Conçu pour être écouté en séquence, l’album de 10 titres se double d’une aventure immersive dans le connu et l’inconnu. En plus d’une musicalité exceptionnelle, le groupe adopte une ambiance métaphysique qui convient aux messages sans paroles véhiculés dans des chansons aux titres bien choisis, telles que l’exploratrice « Waves Within » et la funk-laden « Look Up (To See What’s Coming Down) ». Sur le radieux « Song of the Wind », Santana et Schon échangent des solos ensoleillés sur une base subtile posée par l’orgue de Rollie. Il en va de même sur Caravanserai : Santana brille, son groupe aussi.

La seconde moitié du disque s’aventure plus loin dans le mystique. « All the Love in the Universe » incorpore des éléments de sitar et des chants harmonieux ; le médiatif « Future Primitive » utilise le silence comme instrument ; le très brésilien « Stone Flower » voit le groupe écrire des paroles sur un air d’Antonio Carlos Jobim ; des accents cubains, des timbales et des bongos apparaissent sur le dansant « La Fuente del Ritmo », avec des contributions de la légende du jazz et de la nouvelle recrue de l’époque, Armando Peraza. Sur le final épique « Every Step of the Way », le groupe fait un clin d’œil à l’œuvre space-jazz de Miles Davis avant de passer à une explosion de bois et de guitares, couronnée par un arrangement orchestral.

C’est beaucoup à digérer. Cette réédition vous invite à l’écouter encore et encore – et à découvrir tout ce qui rend cet album inimitable.