Londres, 1974. Les quatre ricains d’Eagles, deux albums au succès notable sous le bras, se sont fait une spécialité de délivrer le fameux West Coast Sound, composite bluegrass et country aromatisé à la tiag cramée par le soleil. C’est pourtant sous la grisaille britannique que le groupe a enregistré ses précédents opus, et il devrait en être de même pour ce troisième LP. Sans doute un brin en manque de vitamine D, ces californiens pur jus étouffent sous le Fog londonien, et l’enregistrement s’enlise. Un peu paumés, ils décident de remercier leur producteur et de rentrer fissa à la maison pour finir le boulot. Là bas, ils s’entichent de Bill Szymczyk, qui a officié dans l’ombre d’un certain Joe Walsh, que le groupe vénère. Ce producteur là ne bride pas ses poulains aux simples limites du country rock, bien au contraire, et là-bas, une mutation s’opère. Eagles desserre son ceinturon country et se laisse aller à ce qui deviendra bientôt sa marque de fabrique, un soft rock qui laisse du sable dans les cheveux. Les grattes se font moins apathiques. Un guitariste par intérim est d’ailleurs réquisitionné – Don Felder – et puisque le hasard fait plutôt bien les choses, le type est franchement doué, et s’installe finalement dans le lineup du groupe pour une durée indéterminée. En résulte un album transitoire, qui fait table rase du passé dès la première piste tubesque – Already Gone – posée là comme une déclaration d’intention.

Cette édition SACDd’On The Border permet d’appréhender comme jamais cet album souvent oublié de la discographie des pygargues soft rock.

-★- TRACKLIST -★-

1. Already Gone
2. You Never Cry Like a Lover
3. Midnight Flyer
4. My Man
5. On the Border
6. James Dean
7. Ol’ ‘55
8. Is It True?
9. Good Day in Hell
10. Best of My Love