Bruce Springsteen – The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle – Coffret 180 g. 33RPM – 1LP

Sorti seulement huit mois après ses débuts exaltants, The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle contient des histoires passionnantes inspirées par la rue, la plage et la chambre à coucher. Il y met en scène une galerie de personnages inoubliables – garçons du coin, adolescents arnaqueurs, amants condamnés, jazzmen, hommes de pacotille, filles d’usine, diseuses de bonne aventure, chats de gouttière, proxénètes, escortes, et bien d’autres – illuminés par des couleurs vives, des détails vertigineux et une action furieusement poétique.

Musicalement parlant, ce disque profondément sincère de 1973 est habité par des vignettes sympathiques et des arrangements cinématiques imprégnés de rock’n’roll, de soul, de jazz et de R&B. Le natif du New Jersey y dépasse les frontières de son précédent disque et cherche à s’éloigner des environnements qu’il connaît bien en se précipitant tête baissée vers des territoires, des aventures et des gens inconnus. Porté par l’ambitieuse entreprise poétique du chanteur-guitariste et sa volonté de réussir, The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle est l’album sur lequel Springsteen devient le Boss.

Masterisé sur le système renommé de Mobile Fidelity, pressé chez RTI sur SuperVinyl MoFi et strictement limité à 7 500 exemplaires numérotés, le coffret UltraDisc One-Step 180g 33RPM de The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle est la version ultime de ce deuxième album de Springsteen. Bénéficiant du plancher de bruit quasi inexistant du SuperVinyl, d’une superbe définition des sillons et de surfaces très silencieuses, The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle s’écoute avec une clarté, une énergie, une présence et une ouverture qui complètent l’expressivité, la dynamique et la portée des sept chansons trépidantes qui composent une œuvre que Rolling Stone a classée comme le 345e plus grand album de tous les temps.

Au-delà des sonorités audiophiles qui vous placent pratiquement derrière la console du 914 Sound Studios – écoutez la séparation entre les instruments, la décroissance naturelle des notes et la jeunesse désinvolte de la voix de Springsteen – cette réédition prend au sérieux l’influence de ce disque en le présentant dans un emballage qui en souligne le statut. Placé dans un superbe étui, le disque est présenté dans une pochette spéciale estampillée avec des graphismes fidèles à l’original. Cette réédition est destinée aux auditeurs qui attachent de l’importance à la qualité du son et veulent s’engager dans tous les aspects de ce disque revigorant qui a libéré Springsteen du circuit des clubs et lui a permis d’accéder aux ondes radiophoniques.

Déterminé à affranchir quiconque se trouve à portée de voix et ne craignant pas de le faire avec vigueur, The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle marque les débuts du E Street Band – non seulement entendu, mais vu pour la première fois par la plupart du public grâce à la photographie de la quatrième de couverture. Sur cet album, le saxophoniste Clarence Clemons, l’organiste-accordéoniste Danny Federici et le pianiste David Sancious sortent de l’ombre, tandis que le batteur Vini Lopez et le bassiste Garry Tallent ravivent un moteur rythmique enflammé qui contribue à alimenter le swing big band indompté et réimaginé de « Kitty’s Back », la poussée R&B haletante de « Rosalita (Come Out Tonight) » et les pas de danse insouciants du funky « The E Street Shuffle ».

Bien sûr, la vedette reste ici ce visionnaire de 24 ans qui se prépare à devenir une sensation et à bouleverser une scène rock alors en pleine effervescence. Enregistré en trois mois alors que Springsteen et sa troupe étaient occupés à faire la tournée de son premier album, The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle reflète l’approche énergique que le chanteur a adoptée sur scène et s’éloigne des cadres acoustiques de ses débuts, dictés par les labels. L’album montre également que Springsteen approfondit son sens de l’observation, avec des récits tels que « 4th of July, Asbury Park (Sandy) », teinté de romantisme, et « Incident on 57th Street », épopée rédemptrice, qui reflètent les changements survenus dans la vie du chanteur, et dans les petites villes de la grande Amérique.

Combinaison passionnante de souvenirs, de réflexions et de portraits composites – Sandy, Rosalita et les parents de cette dernière sont tous inspirés de personnes que Springsteen a réellement connues, tout comme la communauté décrite dans le morceau d’ouverture – le bien nommé The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle continue de résonner depuis des décennies en raison de sa sincérité et de son authenticité. Ces caractéristiques – ainsi que le fait que nombre de ses longues chansons sont l’équivalent d’une revue soul moite et fiévreuse qui ne s’arrêtera pas tant que vous ne serez pas épuisé – expliquent également comment cet album désormais iconique a triomphé des réserves des « experts » de l’industrie qui ont à la fois demandé à Springsteen de le ré-enregistrer et ordonné aux DJ de ne pas le jouer.

Pourtant, rien ne pouvait arrêter un disque qui embrassait le passé, le présent et l’avenir, un groupe dont la détermination ne pouvait être niée et un phénomène qui était « né pour courir ». Invitation permanente à se la jouer cool et à rester debout toute la nuit, The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle est toujours d’actualité.

1. The E Street Shuffle
2. 4th of July, Asbury Park (Sandy)
3. Kitty’s Back
4. Wild Billy’s Circus Story
5. Incident on 57th Street
6. Rosalita (Come Out Tonight)
7. New York City Serenade