Emerson, Lake & Palmer – Emerson, Lake & Palmer – 180g. 33RPM

Les supergroupes existaient déjà avant la formation d’Emerson, Lake & Palmer en 1970. Et, comme nous le savons tous, beaucoup ont suivi. Mais rares sont ceux, s’il y en a, qui ont égalé la complicité du trio anglais et sa combinaison exceptionnelle de virtuosité, de vision et de verve. Ayant influencé une multitude d’adeptes, le talent d’ELP était évident dès le début. Le premier album éponyme du groupe reste, plus de cinq décennies après sa sortie initiale, une référence en matière d’imagination créative, d’exécution et de discipline. 

Masterisé au studio MoFi en Californie, présenté dans une pochette Stoughton et pressé chez Fidelity Record Pressing, le LP 180g 33 tours en édition numérotée Mobile Fidelity d’Emerson, Lake & Palmer est la référence en matière de son audiophile. Clair, dynamique et équilibré, cette édition collector rend hommage à l’approche perfectionniste qui a guidé l’interprétation et l’enregistrement de l’album.  

Se distinguant par ses fonds noirs, cette réédition met en lumière l’ampleur épique, la profondeur tonale et le talent musical époustouflant dont fait preuve le groupe. Les aspects — textures, nuances, effets, mélodies, changements de tempo — qui vont de pair avec les compositions et l’interaction du trio sont rendus au milieu de vastes scènes sonores et restitués avec une précision extrême. Que vous possédiez déjà plusieurs exemplaires de cet album de référence ou que vous recherchiez votre première version, vous apprécierez la présence, la séparation, l’image sonore et la netteté qui contribuent à donner l’impression que le groupe s’est installé dans votre espace d’écoute. 

Ouvrant la porte aux possibilités apparemment infinies du rock progressif tout en évitant ses excès, Emerson, Lake & Palmer a réalisé un exploit rare en ce sens que sa musique complexe et cérébrale ne l’a pas empêché de connaître un succès grand public. Cet album certifié disque d’or a lancé la carrière d’un groupe qui allait vendre des dizaines de millions de disques. Il a également permis au groupe de se classer dans le Top 50 avec la ballade « Lucky Man », dont les harmonies vocales, le strumming folk, l’instrumentation multi-pistes et le solo révolutionnaire au Moog semblent presque désuets par rapport aux autres morceaux de l’album. 

Composé d’originaux qui défient les genres et d’arrangements hybrides de deux morceaux classiques, l’album, que le magazine Rolling Stone a initialement et à juste titre qualifié de « mieux apprécié dans son ensemble », allie une ambition démesurée aux talents hors du commun de trois musiciens qui comptent parmi les meilleurs à avoir jamais joué de leurs instruments respectifs. Si Emerson a rapidement fait la une des journaux grâce à son talent au clavier (clavinet, Moog, piano, orgue Hammond et orgue à tuyaux), l’aptitude de Greg Lake à la guitare et à la basse, ainsi que le talent monstrueux de Carl Palmer derrière la batterie, ont créé une hydre à trois têtes qui dévorait tout sur son passage. 

Cela s’étend à la ré-interprétation radicale de « The Barbarian » de Bela Bartok qui ouvre l’album, une performance qui, en moins de quatre minutes et demie, passe de la distorsion à l’église, en passant par l la tempête. D’autres fioritures classiques, des prouesses au clavier, une lourdeur hard rock et des signatures gothiques émergent tout au long de « Knife-Edge », qui réinvente la musique de Leos Janacek et J.S. Bach — et vous invite finalement à explorer une cathédrale sonore grouillant d’éclats distincts de claviers et de percussions. 

Quant est-il de la batterie ? Découvrez la salve monstrueuse de Palmer sur « Tank », une démonstration rythmique qui défile avec des notes coudées et des passages en miroir. Ou plongez dans la suite mythologique « The Three Fates ». Composée de trois parties et avec Emerson jouant de l’orgue à tuyaux au Royal Festival Hall, elle déclenche un feu d’artifice sonore grâce à des arpèges sophistiqués, des improvisations jazz, des contre-mesures dansantes, des accords brûlants et quelques explosions. Ne tenez pas MoFi pour responsable si votre système ne peut pas le supporter : c’est du lourd.

En effet, tout ce qui se trouve sur Emerson, Lake & Palmer a un but. Que vous souhaitiez disséquer toutes les notes, les changements et les polyrythmes ou simplement absorber cet album comme un organisme vivant et respirant, cette version vous invite à faire les deux autant de fois que vous le désirez.