Johnny Cash – At Folsom Prison (180 g. – 45RPM – 2LP)

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Johnny Cash – At Folsom Prison (180 g. – 45RPM – 2LP)

Vinyle MoFi – Édition limitée numérotée

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En janvier 68, Johnny Cash pénètre l’enceinte de la redoutable prison de Folsom pour y donner deux concerts entrés depuis dans la mythologie du rock’n’roll. Si l’homme en noir connait déjà les dédales carcéraux des lieux, ce n’est parce qu’il y a séjourné, comme il aime à le laisser croire, mais parce qu’il y a déjà joué deux ans auparavant. Mais cette fois-ci est différente. 

-★- TRACKLIST -★-

  1. Folsom Prison Blues
  2. Dark as the Dungeon
  3. I Still Miss Someone
  4. Cocaine Blues
  5. 25 Minutes to Go
  6. Orange Blossom Special
  7. The Long Black Veil
  8. Send a Picture of Mother
  9. The Wall
  10. Dirty Old Egg-Suckin’ Dog
  11. Flushed from the Bathroom of Your Heart
  12. Jackson
  13. Give My Love to Rose
  14. I Got Stripes
  15. Green, Green Grass of Home
  16. Greystone Chapel

Ce 13 janvier, l’atmosphère est brûlante, la guerre au Vietnam fait rage, et enrage – à juste titre – une Amérique au climat socio politique gangréné. Le Cash lui, se sait sur la mauvaise pente : excès en tous genres menacent sa carrière et sa santé. Il se sent plus que jamais en communion avec les parias pour qui il est venu jouer, et n’a plus grand chose à perdre.

Une humeur de desperado, et une savante sélection de morceaux ténébreux interprétés avec ses tripes lui valent un triomphe chez les crapules de tout bord. Un embrasement décadent – très audible – de marginaux dangereux, si puissant, qu’il muera J.R. Cash de petite vedette country à légende sulfureuse du rock. 

Plus qu’un simple coup d’éclat provocateur, At Folsom Prison témoigne de l’empathie du Cash pour ses âmes soeurs loubardes, et de son engagement en faveur de leur réinsertion. L’air de rien, il nargue le système carcéral américain, et produit une plaidoirie mélodique devenue triple disque de platine. 

Masterisée par MoFi dans son fameux studio californien et présentée dans une pochette Stoughton, cette édition numérotée de deux disques 45 tours 180g de At Folsom Prison vous place dans la cantine de Folsom au milieu des bagnards avec lesquels Cash s’est tant senti en symbiose. Cette réédition audiophile révèle ce qui s’est passé cet ardent jour d’hiver avec une ampleur, un espace, une dynamique et un caractère direct qui n’existaient tout simplement pas dans les éditions précédentes.

Vous pouvez entendre l’écho des pulsations des rythmes acoustiques des Tennessee Three sur les murs de la salle, les remarques à l’emporte pièce du roi corbeau country et l’énergie palpable qui s’empare de l’artiste et de son public. La voix caverneuse de Cash, fondement de toute sa carrière, résonne ici avec une profondeur, une souplesse et une passion qui soulignent à quel point cette apparition lui tenait à cœur – et à quel point il en vivait les récits.

Car chaque titre de l’album At Folsom Prison a sa raison d’être et évoque les déboires – mentaux, émotionnels, physiques, géographiques, juridiques… – auxquelles les détenus sont confrontés au quotidien. Dès la première chanson, « Folsom Prison Blues », Cash explicite qu’il comprend et partage bon nombre de leurs difficultés. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le mythe selon lequel il aurait fait de la prison ferme a perduré pendant des décennies après la sortie de ce disque. Cash insuffle tant de spontanéité dans sa performance, à l’instar des petites remarques cinglantes qu’il place entre et pendant les morceaux, qu’on ne peut s’empêcher de croire à chacune de ses paroles. 

Écoutez les regrets, le désespoir et la solitude de « Dark as the Dungeon » de Merle Travis, Cash y étire les syllabes jusqu’à ce qu’elles menacent de se briser et s’imprègne de la morosité de phrases telles que « pleasures are few » (les plaisirs sont rares) et « the sun never shines » (le soleil ne brille jamais). Soyez témoin de l’isolement, de l’abattement et de la tristesse qui ponctuent le walking-blues « I Still Miss Someone », dont la gravité est égalée par la lecture solennelle de « The Long Black Veil » – un chant funèbre traditionnel qui évoque le meurtre, la tricherie et la tromperie. 

Cash va encore plus loin avec une interprétation solo déchirante de « Send a Picture of Mother » et une version sans fard de « The Wall » de Harlan Howard, détaillant, la mâchoire serrée, une évasion suicide et l’inéluctabilité d’une situation désespérée. En relatant tentations, erreurs, morts, punitions et la vie « à l’intérieur » – les histoires des laissés-pour-compte, des oubliés, des déclassés et des impénitents, pour le meilleur et pour le pire – le chanteur joue volontiers les hors-la-loi. Cash capture folie et chaos dans une version survoltée de « Cocaine Blues », prenant encore plus de plaisir à conter ses histoires funestes à travers une voix qui se travestie selon qu’elle interprète le personnage du shérif ou du juge.

Johnny Cash reste profondément investi à chaque instant, et inséparablement lié à ces âmes torturées, coupées du monde extérieur. Il n’est pas étonnant que toutes les chansons, à l’exception de deux, proviennent de la première prestation de la journée, au cours de laquelle Cash, Luther Perkins, Marshall Grant et les autres musiciens ont tout donné. Tout comme la future épouse du Man in Black, June Carter : le duo enflammé du couple sur « Jackson » est éblouissant ; leur combinaison d’abandon et de courage sur « Give My Love to Rose » nous propulse dans la peau du protagoniste mourant.

En clôture, « Greystone Chapel », écrite par le détenu Glen Sherley, qui a assisté au spectacle sous l’œil attentif des gardiens, sépare le physique du spirituel, relayant une leçon éloquente sur la redemption. Un thème qui obnubilera Cash tout au long de son illustre carrière.

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