Run DMC – Run DMC (SACD)

Queens. 1984. Trois mauvais garçons à la classe canaille et méchante allure s’apprêtent à atomiser façon puzzle la bourgeonnante scène rap de l’époque. Un fulguropoing d’outrages scandés, de sapes millimétrées et de flow atrabilaire, qui phagocyte le tout jeune rap – né quelque chose comme cinq ans auparavant – pour régurgiter l’embryon du hip hop. Une création ex materia, née du rap donc, du rock et de la funk, qui va tout zigouiller sur son passage, et abreuver, bon gré, mal gré, les tympans de l’Amérique. Un vrai tournant civilisationnel, ou pas loin.

Le premier opus éponyme de Run-DMC pose les bases du nouvel uniforme de la jeunesse, qui adopte baskets trois bandes, air renfrogné et greffon de ghettoblaster sur l’épaule à la vitesse du son, éructant des ‘homies’ et des ‘huh’ à tout va, sous le regard circonspect de leurs géniteurs. Une révolution on vous dit.

Avec leurs beats minimalistes, leurs riffs grinçants et leur élocution virtuose et rageuse, Joseph « Run » Simmons, Daryl « DMC » McDaniels et Jason « Jam Master Jay » Mizell bousculeront le brushing architectonique des eighties, pour finir au panthéon de Rock’n’Roll Hall of Fame un quart de siècle plus tard. Il est désormais grand temps de redécouvrir le premier acte de ce fantastique hold-up musical dans une version ultra chiadée par MoFi.

Tirée des bandes originales, cette édition SACD de Mobile Fidelity est la version définitive de cette œuvre furieusement influente. « Because it’s like that, and that’s the way it is! » Tout simplement.

-★- TRACKLIST -★-

1. Hard Times
2. Rock Box
3. Jam Master Jay
4. Hollis Crew
5. Sucker M-C’s
6. It’s Like That
7. Wake Up
8. 30 Days
9. Jay’s Game